Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Vita/Orlando
Le blog de Vita/Orlando
Archives
28 décembre 2009

Travail du sexe

Arrêtez de pénaliser les 

travailleurs du sexe !


Mardi 20 octobre 2009.

Le journal en ligne La Dépêche publiait le 17 octobre dernier un article relatant l'arrestation d'une escort, pour racolage sur internet. Jean-Noël Gros, l'auteur de l'article, précisait que cette arrestation avait été rendue possible par l'application de l'article L 225-10-1 de la loi n° 2003-239 du 18 mars 2003, relative à la sécurité intérieure (LSI). Pourtant, si l'on se rapporte à la circulaire d'application de la LSI, datée du 3 juin 2003, le délit de racolage public est présenté comme un moyen de garantir la tranquillité publique, en débarrassant les rues de toutes manifestations sexuelles ostentatoires. Mais la sollicitation des clientes et des clients sur Internet ne s'affiche pas aux yeux des passants. Elle est confinée aux sites spécialisés, qu'on ne consulte pas par accident.  On  ne voit pas très bien, dans ces conditions, ce qui peut motiver son interdiction, si ce n'est la volonté délibérée d'empêcher les escorts de travailler.

Or, il n'est pas interdit en France de se livrer à des rapports sexuels tarifés : la loi française ne proscrit pas la prostitution. D'ailleurs, l'État reconnaît bien la prostitution comme un travail puisqu'elle est soumise au régime fiscal. Dans ce contexte, l'affaire toulousaine constitue une violation  de l'un des droits humains proclamés dans l'article 23 de la Déclaration des Nations unies de 1948,  : le droit au travail. Elle ne paraît choquer personne. Cette discrimination, qui aboutit à une criminalisation des travailleurs/ses du sexe, est non seulement inefficace du point de vue de la lutte contre le proxénétisme, mais elle participe surtout d'une politique raciste et putophobe qui maintient les femmes, les personnes LGBTI et le migrant/e/s dans une situation de précarité, d'illégalité et de dangers permanente.

Alors que tous les travailleurs sont confrontés à la crise économique, la répression du travail sexuel, qui constitue une solution financière pour les minorités et les femmes des classes populaires, risque d’être encore plus douloureusement ressentie. Elle est considérablement renforcée par ces attaques contre la prostitution via Internet. L’argument de la défense de la dignité humaine, qui est supposé justifier l'existence du délit de racolage public est difficilement soutenable dans ce cas. Sauf à considérer que proposer des services sexuels sur Internet est contraire à la dignité humaine, ce qui serait un jugement purement moraliste dépourvu de fondement légal. De plus, les sites de rencontres sur internet servent précisément aux prostituées et aux prostitués à se protéger des dangers liés au racolage de rue (arrestations policières, agressions physiques, vols, humiliation ou encore proxénètes). Criminaliser l'usage d'internet entrerait ainsi en contradiction avec les objectifs de la LSI .

La société dans laquelle nous vivons permet, favorise même, les échanges économiques dont les services à la personne font partie. Le travail sexuel est l’un de ces services. Entraver son exercice est une discrimination flagrante à l'égard des personnes qui le fournissent,. Cette discrimination, qui aboutit à la criminalisation des travailleuses et des travailleurs du sexe, est inefficace  du point de vue de la lutte contre le proxénétisme .

Mais est-ce vraiment le proxénétisme qu’elle vise ? Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’une politique raciste et putophobe qui maintient les femmes, les personnes LGBTI (Lesbiennes, gays, bis, trans' et intersexes), les migrantes et les migrants dans une situation de précarité, d'illégalité et de dangers permanente.

 

Si vous êtes d'accord avec moi, s'il vous plaît, signez la pétition http://www.petitiononline.com/sw2210/petition.html

 

 

 

 

 

 



Publicité
Commentaires
Le blog de Vita/Orlando
Publicité
Albums Photos
Publicité