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Le blog de Vita/Orlando
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26 février 2010

La double peine II

À l'occasion de la sortie du rapport de la Haute autorité de santé, sur la «situation actuelle et les perspectives d’évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme», Libération publiait vendredi dernier un état des lieux sur les trans' en France. Un article en particulier s'attachait aux conditions de détention des femmes transsexuelles dans les prisons d'hommes, j'ai souhaité en faire un résumé ici puisqu'il faisait écho à mon article de cette semaine sur le vih-SIDA dans les prisons.

Parce qu'en France une trans' (homme vers femme) qui ne se serait pas fait opérer reste un homme pour la société, le changement d'état civil étant conditionné par l'ablation du pénis, les établissements pénitenciers continuent de mettre en danger celles qui ne sont pas considérées comme de vraies femmes. Cependant, face à l'urgence et la gravité de la situation on prend des mesures d'isolement... au risque d'être discriminatoire. «A Fleury, on nous met dans un quartier isolé, sinon on se fait violer et massacrer», explique Charme, une prostituée incarcérée pour racolage, au journaliste de Libé.

Cet isolement ne solutionne pas le problème puisqu'il prive les détenues 1° de leur participation aux activités collectives ; 2° d'une possibilité de travailler et 3° qu'il les condamne à la pire des solitude. De plus, cette mesure n'empêche pas, voire accentue, la stigmatisation à l'égard de ces personnes. Charme raconte : « Mais le pire, c’est la fouille. A chaque parloir, il faut se mettre nue devant les surveillants qui rigolent. Il y en a un qui m’a traitée d’extraterrestre. Un autre qui m’a crié : "sale travelo, tu devrais avoir honte. C’est pas une poitrine que tu as, je vais prendre un bistouri et t’enlever tout ça."»

S'ajoute à la violence verbale une violence physique faite d'agressions, de viols et de harcèlement.

Si les réformes introduites par la loi pénitentiaire de 2009, exigée suite à la condamnation de la France par l'Union européenne, n'ont pas réellement permis l'amélioration des conditions de détention en France pour les prisonniers en général, elles ont été sans effet pour les trans' emprisonnées, puisqu'on continue de les enfermer chez les hommes. D'ailleurs la loi n'y pouvait pas grand chose puisque ce problème concerne davantage la gestion de la transidentité par le Gouvernement que l'administration pénitentiaire.

Cependant, un autre fait grave s'ajoute aux maltraitances dont souffrent les trans' incarcérées, celui de l'accès à l'hormonothérapie. En effet, « la plupart des personnes sont privées de leur traitement lorsqu’elles arrivent en détention », explique Cornelia Schneider à Libération, la responsable de l’association Support transgenre Strasbourg (STS). La possibilité d'obtention des hormones étant soumise aux médecins en place, elle est bien souvent aléatoire et arbitraire. Ce dernier point étant extrêmement grave pour les détenues en raison du rôle vital joué par les hormones. En effet, l'hormonothérapie n'a pas qu'un rôle esthétique, un traitement mal suivi peut entraîner une dégradation de l'état de santé général.

Lire les articles du group outrans :

http://outrans.org/blog/?tag=has

les articles de Libération :

http://www.liberation.fr/societe/0101620267-a-fleury-on-nous-isole-sinon-on-se-fait-violer-et-massacrer

http://www.liberation.fr/societe/0101620266-trans-en-france-mauvais-genre

le rapport de l'HAS :

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/j_5/accueil

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